
La grève des avocats en France, depuis 6 semaines, met les Tribunaux devant un choix difficile à faire, qui leur ôte toute sérénité: comment juger les affaires (délais légaux et statistiques obligent) sans que les avocats ne soient entendus ? Quelle valeur aura le jugement rendu dans de telles conditions ?
Si les droits de la Défense, valeur cardinale du procès, ne sont pas respectés, le simple fait que le jugement aura été rendu, ne lui donnera pas sa pleine valeur de chose jugée.
Mettre délibérément de côté les droits de la défense, en toute connaissance cause, constitue une transgression spectaculaire du droit des gens d’être défendus par l’avocat de leur choix.
Il est certain que l’oeuvre de destruction du système judiciaire mise en place par les pouvoirs publics depuis des années y est pour une grande part: la réaction des avocats de France sur la question épineuse des retraites n’en est qu’un symptôme parmi d’autres – la justice, dans le futur, sera cybernétique, inhumaine et rentable…
L’avocat, humaniste dans ses gênes, sera l’obstacle à éliminer…
Maître Miguel Grattirola